London Symphony Orchestra / Claudio Abbado
Boléro; Rapsodie Espagnole; Ma mère l’oye; Pavane pour une infante défunte (1986)
Voici les circonstance de cette composition :
Ida Rubinstein demande à Ravel de composer d’urgence une musique pour un ballet.
Voici les circonstances de cette composition (par Gustave Samazeuilh).
« C’était pendant l’été 1928 par une chaleur accablante. Venu prendre Ravel pour aller à la plage, je le trouvais en costume de bain, vêtu d’un peignoir jaune clair, un bonnet rouge écarlate sur la tête, un télégramme à la main, me jouant d’un doigt sur le piano le thème du Boléro. (Do – si, do, ré, do, si, la, do – do, la, do…) et me disant : “Mme Ida Rubinstein me demande d’urgence un ballet. Mais que trouver par une canicule pareille ? Que dites-vous de ce thème ?
Si j’essayais de le redire un bon nombre de fois sans aucun développement en graduant de mon mieux mon orchestre ?… En tout cas, quoique je fasse, le « Boléro » conçu pour la scène, ne sera pas écouté en concert »
Après la première audition à l’opéra au mois de novembre 1928, Ravel avait déclaré à ses amis :
« Voici un morceau que les grands concerts du dimanche n’auront pas le front d’inscrire à leur programme »
Ravel se trompait ; l’œuvre fit le tour du monde.
Mots de Ravel à propos de son œuvre :
– Une fois l’idée trouvée, n’importe quel élève du Conservatoire devrait, jusqu’à la modulation, réussir aussi bien que moi.
– Mon Boléro aurait dû porter en exergue : « Enfoncez-vous bien ça dans la tête »
– Entendant quelque Tino Rossi de faubourg qui bolérisait à sa façon : « voilà ma musique qui pénètre dans les masses »
– Quelque temps après la création de l’œuvre, son frère lui rapporte qu’à l’audition du Boléro, une vieille dame s’était emportée jusqu’à crier « Au fou !» Ravel se contenta de répondre avec un sourire ironique : « Celle-là vois-tu, elle a compris ».
Depuis, le Boléro est devenu, non seulement un des morceaux les plus joués de musique classique mais de musique tout court.
On le retrouve à toutes les sauces, dans la publicité, dans les films (« Les uns et les autres » de Claude Lelouche en 1981).
Il a même inspiré bon nombres d’artistes. Gilbert Bécaud, lorsqu’il a composé « Et maintenant », a bien été inspiré partiellement par le rythme et le crescendo du Boléro de Ravel. Enfin le trio britannique de rock progressif, Emerson, Lake & Palmer a écrit « Abaddon’s Bolero » en 1972 dans leur album Trilogy, qui n’est autre qu’un pastiche du Boléro de Ravel.
Mais ce qui fait la force de Ravel c’est l’originalité. Son Boléro a été maintes fois imité, adapté, massacré, samplé mais jamais égalé.
Nul doute qu’il hantera encore longtemps des générations entières de musiciens par le traîtement magique de l’ochestre qui a fait l’œuvre.